Chaque équation à l’école prend une dimension concrète

Témoignage de Sophie BALÈS, apprentie ingénieur en atelier de production

Sophie est apprentie ingénieur en 1ère année à Toulouse INP-ENSIACET en génie chimique et chez Sanofi

Qui es-tu ?

Je m’appelle Sophie BALÈS, j’ai 21 ans. Au lycée, je me posais déjà la question de m’orienter vers des études en ingénierie, mais la volonté de faire des études médicales était plus forte. Une fois mon bac scientifique en poche, je me suis orientée en PACES (Première année commune aux études de santé) car je voulais devenir médecin depuis longtemps. Lors de ma seconde première année, plusieurs facteurs m’ont fait changer d’avis, mais j’ai intégré la passerelle PACES-Toulouse Tech.

Aujourd’hui je suis étudiante à Toulouse INP-ENSIACET, en première année en filière Génie Chimique en parcours apprentissage. J’avais de l’intérêt pour la cosmétique ou le domaine pharmaceutique, et c’est lors d’une journée d’immersion en entreprise que je me suis rendue compte que je voulais me rapprocher de l’aspect production, c’est pour cette raison que j’ai choisi cette spécialité.

Pourquoi avoir choisi la filière de l’apprentissage ?

Plusieurs raisons m’ont poussées à m’orienter vers l’apprentissage. D’abord, nombre de recruteurs cherchent de jeunes candidats, mais avec de l’expérience. L’apprentissage est parfait pour satisfaire ces conditions : sortir de l’école tout en ayant déjà 3 ans d’expérience, parfois dans des entreprises réputées. Cela permet également de se faire rapidement un réseau, ce qui peut être un avantage pour décrocher un CDI.

De plus, c’est pour moi la meilleure manière d’appréhender toutes les spécificités humaines et managériales de l’entreprise, qui font tout de même grandement partie du quotidien de l’ingénieur.

L’aspect financier était aussi une raison, car, après 3 ans post-bac, je ne voulais plus dépendre uniquement de mes parents pour 3 ans de plus au minimum : c’est une façon de rentrer progressivement et plus intensément dans la vie d’adulte.

Enfin, malgré mon envie de faire des longues études depuis toujours, je voulais paradoxalement de plus en plus rentrer dans la vie active. L’alternance était encore une fois le moyen de concilier les deux.

Quel a été le parcours pour trouver votre entreprise d’accueil ?

Mon projet professionnel se dessinait déjà en PACES, et, arrivée dans la passerelle Toulouse Tech, je savais déjà où je voulais me voir 4 ans plus tard. J’hésitais entre deux écoles mais Toulouse INP-ENSIACET était celle qui me donnait le plus la chance d’atteindre mes objectifs.

En ce qui concerne l’entreprise, je m’y suis mise dès février, mois durant lequel j’ai fait énormément de recherches sur les différents aspects de l’ingénierie dans les domaines auxquels je pouvais prétendre en tant qu’alternante, et ceux qui me plaisaient. A partir de là, j’ai commencé à regarder dès mars/avril les offres d’alternance et surtout, j’ai commencé à rédiger mon CV et à faire des lettres de motivation (certaines lettres m’ont demandée plusieurs semaines de rédaction pour être parfaites !).

J’ai aussi eu la chance d’avoir de l’aide de mes responsables pédagogiques pour envoyer des candidatures spontanées.

Après les envois, j’ai décroché un premier entretien pour une entreprise pharmaceutique, suite auquel j’ai été recontactée pour aller visiter l’usine de production et passer un deuxième entretien. Je n’ai malheureusement pas été retenue mais j’ai décroché un nouvel entretien pour SANOFI un mois plus tard. J’ai eu en tout 3 entretiens pour ce poste, et j’ai été retenue.

Au final, j’ai commencé mes démarches début février, j’ai été appelée pour SANOFI en juillet, et j’ai signé mon contrat début août : Il faut être patient et persévérant !

Quelles sont tes missions au quotidien ?

Aujourd’hui, je suis « Alternante – adjointe chef d’atelier ». Je suis donc en atelier de production, et mon rôle pour les trois années d’apprentissage à venir est l’amélioration d’un procédé de production d’un antibiotique. Au-delà de ça, je suis aussi support de l’adjoint du chef d’atelier, je fais des mises à jour de feuilles de travail, etc…

L’alternance école-entreprise se déroule en gros sur un mois/un mois.

Quels sont tes conseils pour les étudiants qui hésitent à se lancer dans la filière de l’apprentissage ?

Je pense qu’il faut déjà avoir un objectif défini : passer 3 ans à faire une mission qui ne vous correspond pas dans un domaine qui ne vous correspond pas n’a aucun intérêt.

Il faut faire preuve de maturité et d’adaptabilité : le monde de l’entreprise n’est pas celui de l’école ! Il faut savoir s’intégrer, découvrir de nouvelles choses, être autonome, curieux, etc. Même si vous êtes là pour être formé, vous avez aussi des responsabilités et une équipe qui compte sur votre travail pour avancer.

Etre alternant, c’est la meilleure expérience pour découvrir votre futur métier et adapter vos attentes 3 ans plus tard. Vous vous connaîtrez mieux, vous saurez ce que vous voulez et ce qui vous correspond. Le travail en entreprise est extrêmement formateur.

Moi je suis ravie d’avoir fait ce choix. J’ai l’impression d’avoir pris 1 an de maturité en 1 mois d’entreprise. Se confronter à la réalité du terrain est encourageant et motivant : chaque équation à l’école prend une dimension concrète et un intérêt bien spécifique. Je me sens bien dans mon entreprise, je me sens utile et je vois mon avenir beaucoup plus sereinement.

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